Malgré une réputation d’homme infidèle, son père s’est toujours démené pour que ses fils aient une bonne éducation. Ces tensions politiques entre la papauté et les puissances séculières, auraient trouvé leur expression dans des formes d’aristotélisme et d’augustinisme, qui sont notamment étudiées à travers l’opposition entre Jean de Paris et Gilles de Rome, auteurs censés cristalliser les caractéristiques de ces deux positions idéologiques. Thierry, Augustin Récit des temps des mérovingiens par Laurent Theis dans L’Histoire n° 429. Il découvre la philosophie vers 15 ans, en lisant Cicéron, mais c’est d’abord au manichéisme qu’il se convertit. Étudier les liens en Sciences sociales des Religions, Suppliques. 1Le concept d’augustinisme politique, forgé dans les années 1930 par Henri-Xavier Arquillière1, a eu un grand retentissement dans son époque et une postérité exceptionnelle, restant aujourd'hui, malgré les nouvelles perspectives d'analyse des pensées médiévales, un concept interprétatif souvent utilisé qui informe encore nos manières d'appréhender la théologie politique. Arquillière, « Sur la formation de la théocratie pontificale », Mélanges d’histoire du Moyen Âge offerts à M. Ferdinand Lot, Paris, 1925, p. 18. 20 Il faut également envisager les réflexions de Bernheim par rapport aux débats intellectuels allemands en particulier celui sur le concept de justice qui est fortement discuté alors au S.P.D. 3 Pierre Riché, « Arquillière, Henri Xavier », in François Laplanche (dir. Il s'agit de rejeter sur l'évêque d'Hippone les ambiguïtés et les confusions que les commentateurs modernes ont entrevus chez le « docteur angélique ». C'est un évêque. Il s'agit ici de mettre en avant les présupposés intellectuels et les implications idéologiques qui sous-tendent ce concept2 : parler d’augustinisme implique une certaine vision de saint Augustin, de l’Église, de l’histoire, de la philosophie ; ce sont autant de paradigmes structurants qu'il convient de préciser. C’est dans une ville assiégée par les Vandales qu’Augustin meurt le 28 août 430 à Hippone (aujourd’hui Annaba). 12 « Charlemagne réalise inconsciemment dans les faits l’augustinisme politique, lui donne force et consistance, consacre l’élimination de la vieille notion de l’État indépendant et distinct de l’Église » H.-X. L'entreprise d'Arquillière est alors à comprendre également comme une mise au point nécessaire de la part d'un homme d'Église face aux multiples récupérations et utilisations de la Cité de Dieu par l'extrême droite catholique. C'est cette importance accordée à la Tradition77 de l'Église qui pousse Arquillière à parler d'augustinisme alors que Yves Congar78 et le cardinal de Lubac dénient l'existence d'un augustinisme théologique, philosophique ou politique car ils rejettent l’idée qu’une même idée fondamentale ait dominé l'Église pendant des siècles. 8Bernheim poursuit alors, avec d’autres historiens notamment en Allemagne, des recherches sur les origines augustiniennes des conceptions grégoriennes18. 11 L'idéologie politique de l'époque de Grégoire IV, qui a obligé l'empereur Louis le Pieux à faire pénitence, a été notamment étudiée par l'abbé Bressoles, élève d’Arquillière dans son ouvrage sur Agobard de Lyon. Frédéric Lambert, Introduction à l'histoire des idées politiques 19e-20e siècles, Armand Colin, 2000 Une parenthèse nécessaire dans l'histoire de l'Église, L’archéologie enfermée dehors. [1] Elles se trouvent à Pavie en Italie. Il a été élaboré par des penseurs néo-thomistes qui cherchaient à présenter une vision ecclésiologique compatible avec l'affirmation d'États-nations laïcs. Niil n'ignore que cette influence a été énorme, particulièrement au Moyen Age et que ces idées sont passées dans la tradition catholique et ont, bien souvent, servi de fondement aux théologiens pour leurs thèses. Arquillière, Saint Grégoire VII. Saint Augustin d'Hippone (354-430) était un prêtre et un philosophe de l'Église catholique, surnommé le "docteur de la grâce". Publisud, Coll. Aquinas, hierocraty and the augustinisme politique », Ilario Tolomio (ed. 14 H.-X. 39 Jean Leclerq, Jean de Paris et l’ecclésiologie du treizième siècle, Paris, 1942. On voit ici qu'Arquillière envisage d'emblée la problématique de la pensée politique sous l'angle du concept moderne d'État. De Lubac48 refuse de faire de l'augustinisme politique une conséquence lointaine de saint Augustin, car cela reviendrait à admettre que le plus grand docteur de l'Église n'avait pas conçu la notion d'État. Retrouvez Histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Age de Philippe Nemo - sur la librairie juridique Lgdj.fr - Livraison en 24 heures pour les livres en stock & Frais de port à partir de … « Ce pont nous pensons l’avoir trouvé dans les idées augustiniennes », L'idéologie politique de l'époque de Grégoire IV, qui a obligé l'empereur Louis le Pieux à faire p, « Charlemagne réalise inconsciemment dans les faits l’augustinisme politique, lui donne force et c. , « Origines de la théorie des deux glaives », Il y aurait une étude historiographique précise à faire de ce débat, voir notamment : Elphège. Augustin, déchiré par ses conflits internes, est séduit par cette doctrine et y adhère pendant 9 ans. La papauté, confrontée à la formation d’États laïcs a cherché à proposer à la chrétienté une sécularisation plus compatible avec les évolutions de l’époque tout en renforçant son centralisme ecclésiologique65. Les idées de l’auteur ne se rencontrent presque plus avec celles d’Aristote ; en revanche, elles reviennent, pour les principes suprêmes à saint Augustin »37. La pensée politique au Moyen Âge : de l’ordre chrétien à la « renaissance » philosophique », dans : , Histoire des idées politiques.La pensée politique occidentale de l'Antiquité à nos jours, sous la direction de Nay Olivier. As a distorsion of Augustine's thought, political augustinism enables the limitation of theocratical ideas to medieval doctrines, which are considered as exceptions explained by historical context. 77 Yves Marie Congar, La Tradition et la vie de l'Église, Paris, 1984. It was built up by neo-thomistic thinkers, who tried to develop an ecclesiological theory compatible with the assertion of lay nation-states. Il a été élaboré par des penseurs néo-thomistes qui cherchaient à présenter une vision ecclésiologique compatible avec l'affirmation d'États-nations laïcs. 17Dans une vision historiciste de l’Église, Arquillière isole l’augustinisme politique comme un courant ecclésiologique radical qui aurait été utile à un moment mais qui n'aurait désormais plus de raison d’être. Arquillière, « Observation sur l’augustinisme politique », Mélanges augustiniens, Paris, 1931, p. 211. Cette démarche est parallèle à celle de Jacques Maritain (1882-1973) dans son essai sur la Primauté du spirituel paru en 192779. Lui aussi, dans une perspective thomiste, considère La Cité de Dieu comme un traité de théologie politique. Il subit alors l’influence du grand théologien chrétien Ambroise (plus tard Saint Ambroise) qui lui fait découvrir le néo-platonisme. Manuels 2000. Désignant une déformation de la pensée de saint Augustin, l'augustinisme politique permet alors de circonscrire ces conceptions théocratiques à des doctrines médiévales considérées comme une exception historiquement contextualisée. 2000, p. 113. Rien de moins. [Autorisation formelle accordée par l'auteur le 5 mai 2016 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales. En 380, alors qu'Augustin a vingt-six ans, Théodose, que Gratien vient d'associer à l'Empire, édicte, à Thessalonique, que tous les peuples à lui soumis doivent « se rallier à la foi transmise aux Romains par l'apôtre Pierre ». 72 Wayne J. Hankey, « Dionysus dixit, lex divinatis est ultima per media reducere. Voir aussi les réponses de Raymond Joly, « Saint Augustin et l’intolérance religieuse », Revue belge de philosophie et d’histoire, 33, 1955, p. 263-294 ; « L'intolérance de saint Augustin, doctrine ou attitude ? Il est l’auteur, au 4e siècle, des premières confessions de l’histoire. A son arrivée à Milan, il s’éloigne déjà du manichéisme. Le transfert de la puissance et de l’autorité impériale rénovée à la papauté à l’époque carolingienne est imputée à la responsabilité de rois qui cherchèrent une légitimité chrétienne et durent en subir les conséquences32. par Michel Winock dans L’Histoire n° 323. Ce n’est plus possible aujourd’hui parce que l’Église et l’État ont chacun leur domaine autonome bien délimité. - La cité idéale -> meilleure cité politique possible De saint Augustin au rapport Interfuturs, de la philosophie de l'histoire à la science-fiction, en passant par les anticipations de la vie quotidienne qui ont orné les pages des almanachs et des journaux, sans négliger les rapports officiels, il a collecté et ordonné des approches, des méthodes, des systèmes. », Studia patristica, II, Text und Untersuchungen, 64, p. 342-351, 1957. Ce rétablissement des frontières entre les deux domaines a été l’œuvre des siècles. L’augustinisme politique aurait été un mal nécessaire pour la conservation et le progrès de la civilisation dont la papauté serait la gardienne30. Son père, Patricius, est un petit propriétaire foncier. Ce texte marque, a posteriori, le passage d’un empire tout puissant à une papauté dominatrice qui devient alors le simple déploiement de l’augustinisme politique au profit de deux institutions antagonistes. 3 1 – Eusèbe de Césarée et le caractère providentiel de l’empereur Constantin. Elle allait, d’abord, sanctionner le mélange du temporel et du spirituel, créer une unité du monde occidental, réalisée d’abord à son profit mais aussi, par une conséquence imprévue, permettre, d’abord à la papauté du ixe siècle, puis surtout à celle du xie siècle, de retourner la situation en sa faveur et de présider la chrétienté du Moyen Âge », H.-X. Nous trouvons l’influence augustinienne au moment du plein épanouissement de la doctrine théocratique. Mais il faudrait compléter cette analyse historiographique par une étude de la revendication augustiniste et de l'appel à la Cité de Dieu dans les milieux catholiques conservateurs, traditionalistes et extrémistes de la fin du xixe siècle au milieu du xxe siècle. Il a consacré sa vie à une réflexion approfondie sur la théologie et la politique, qui ont jeté les bases d'une partie importante de la philosophie médiévale et moderne. Référence(s) : Sylvio Hermann D e F ranceschi, Entre saint Augustin et saint Thomas. 15Après Grégoire VII, Gilles de Rome36, auteur de théories hiérocratiques extrêmes, est l’autre figure maîtresse de l’augustinisme politique selon Arquillière. Être juste c’est aimer Dieu et son prochain ; or la vertu attribue à chacun ce qui lui revient, si bien que le droit s’identifie à la justice. CP 51 Néanmoins De Lubac et Arquillière cherchent tout deux à montrer que la doctrine théocratique, gênante pour une Église en voie de modernisation, n’est pas inscrite au coeur du dogme49. Sa validité et sa pertinence heuristique ont pourtant déjà été fortement contestées par les récentes analyses de la pensée politique médiévale. Étudié notamment en ce sens par Stanislas Bross38, cette œuvre a été écrite en 1301 par Gilles de Rome pour Boniface VIII. L’augustinisme politique serait la tendance à penser la réalisation de la cité de Dieu, concept mystique, dans un empire théocratique9, institution politique. CH-1890 Saint-Maurice Biens sans maître et successions vacantes dans une perspective comparative, XIIIe-XXe siècles, La Biographie revisitée. Saint Anselme de Cantorbéry: 127: 3. Saint Augustin d'Hippone (354-430) était un prêtre et un philosophe de l'Église catholique, surnommé le "docteur de la grâce". §3 : La controverse sur la notion de théologie politique Section 3 : Saint Augustin face à la chute de l'Empire romain §1 : Les conséquences du sac de Rome et la théorie des deux Cités §2 : L'impossibilité de construire une Cité sans justice §3 : L'augustinisme politique Histoire des idées politiques de l’Antiquité … Chapitre I – La postérité chrétienne de Platon : l’augustinisme politique. Ses idées sur la Trinité (dont il trouve des traces dans les facultés de l'homme), sa conception de la prière, ses recherches sur les rapports entre la foi et la raison, sur les Écritures, sur l'histoire et la destinée de l'humanité, n'ont jamais cessé de guider (ou de provoquer) croyants et philosophes. En effet l'historiographie traditionnelle a opposé les puissances temporelles laïques, prenant appui sur les théories aristotéliciennes, à la papauté brandissant saint Augustin. Ce manuel retrace de façon claire et détaillée l’histoire des idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen Âge en les inscrivant dans leur contexte historique précis. Elle y substitue l’idée de développement interne et logique selon les nécessités du temps », H.-X. Livraison à partir de 0,01€ dès 15€ d'achats Pour une ... Ce manuel retrace de façon claire et détaillée l'histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Âge en les inscrivant dans leur contexte historique précis. Pour une grande part, l’histoire des idées, le développement des institutions et l’évolution des faits convergent autour de ce problème.» H.-X. Il envisage l’influence augustinienne non pas « comme le grand évêque aurait voulu qu’elle s’exerça » (sic) mais comme elle s’est manifestée en fait. Saint Augustin est, chronologiquement parlant, le premier grand philosophe chrétien de l’histoire. 24En France, à partir des années 1930, la question de la laïcité est presque réglée ; l’Église n’est plus en conflit avec l’État, le domaine de chacun étant strictement circonscrit. 33 « Cependant l’idée impériale telle que Charlemagne la conçut et la réalisa, devait avoir d’immenses répercussions. ), Trends in medieval political thought, Oxford, 1965, p. 1-2. Il peut se manifester par le pouvoir absolu du suprême vicaire de Dieu sur tous les souverains séculiers, qui apparaissent comme de simples délégués révocables ad nutum sacerdotis. Thompson, E. P. La Formation de la classe ouvrière anglaise Arquillière considère la connaissance des Politiques d’Aristote comme une révélation qui refonde le partage entre spirituel et temporel43. 43 « Cette forme de pensée [l’augustinisme] qui a prévalu pendant des siècles, abolit en fait la distinction formelle qui existe entre ces divers domaines et qui sera rétablie par le thomisme » H.-X. • Laurent Reverso, Professeur d’Histoire du droit, Université du Sud Toulon-Var. Idées politiques. 30 « [l’augustinisme politique] n’aura pas aboli l’office royal ou impérial ; mais il l’aura vidé de son antique souveraineté pour faire des princes des brillants séides de la papauté. - F. CHATELET "Histoire des idées politiques" Ed. The political augustinism' concept, introduced by Arquillière in the 30's, involves a particular conception of Church history and its relations with secular powers. Cet effort de libération a pu apparaître en des termes extrêmes, mais les études d’Arquillière veulent montrer que ces expressions théocratiques étaient justifiées par un contexte précis et unique de luttes politiques. 70 Robert E. Lauder, « On being or not being a thomist », The Thomist, 51, 1991, p. 301-319. Schnürer, l’historien suisse qui a contribué à faire de l’augustinisme politique un lieu commun, déclare à propos du De ecclesiastica potestate :« La doctrine théocratique de l’omnipotence du pape y est soutenue, telle qu’elle s’était constituée sur une base augustinienne, depuis Grégoire VII et surtout depuis Innocent III. Ce manuel retrace de façon claire et détaillée l’histoire des idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen Âge en les inscrivant dans leur contexte historique précis. Saint Augustin, un chercheur de Dieu, ardent défenseur de la foi (Confessions, chap. Une édition électronique réalisée à partir du texte de Michel Bergès, Histoire des idées politiques.Éléments de bibliographie. Pour désamorcer ces critiques, il veut faire de l’augustinisme politique un objet d’étude et non plus un argument polémique. 42 « La doctrine aujourd’hui dénommée par excellence augustinisme politique s’affirme donc plus que jamais, dans toute sa force organique, à l’instant précis où l’histoire nous montre l’influence de saint Augustin décidément en baisse, vaincue par celle d’Aristote » Henri de Lubac, « Augustinisme politique ? », Théologies d’occasion, Paris, 1984, p. 258. Les éditions Belin rééditent au format de poche plusieurs études biographiques de savants. 15 Ernst Bernheim, Mittelalterliche Zeitschauungen in ihren Einflluss auf Politik und Geschichtsschreibung, Tübingen, 1918 ; « Politische Begriffe des Mittelalters im Lichte der Anschauungen Augustins », Deutsche Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 1896, p. 1-23. Doctorant en histoire médiévale (CRH-EHESS), il travaille sur les commentaires de La Cité de Dieu de saint Augustin. où il a influencé et dirigé de nombreux historiens dont les travaux centrés sur l'augustinisme politique ont contribué à lui donner une force d'évidence. Arquillière, L’augustinisme politique, op. URL : http://journals.openedition.org/acrh/313 ; DOI : https://doi.org/10.4000/acrh.313. § 1) La théorie politique de Saint Augustin A - Le sens de la dualité B - Un comportement chrétien et citoyen ... - D. et A. CABANIS "Introduction à l'histoire des idées politiques" Ed. La faculté de juger des choses résulte de l’existence de soi « car si je me trompe, je suis, puisque l’on ne peut se tromper si l’on n’est ». Augustin n’a pas été le seul croyant à s’interroger sur l’histoire humaine, placée sous le regard de Dieu. Cet ouvrage est une vaste galerie de portraits : Platon, Aristote, Cicéron, saint Augustin, Machiavel, Bodin, Montesquieu, Marx ou de Gaulle.Les idées des plus célèbres penseurs politiques de l'histoire ont construit progressivement et façonnent encore aujourd'hui notre monde. cit., p. 2. Il s’est d’ailleurs acharné à économiser pour payer leurs études tandis que leur mère n’a eu de cesse d’essayer de les convertir. Instrument de la libération de l'Église lors de la réforme grégorienne, l’augustinisme politique, tel qu’il est exprimé dans la bulle papale Unam Sanctam, est désormais envisagé comme une réaction face à la perte de pouvoir de la papauté devant l'émergence de structures étatiques importantes. 55 Voir De la tolérance à la liberté religieuse. Dans de nombreux groupes catholiques, en proie à une crise profonde au sujet de la place de l'Église dans la société, saint Augustin devient l'étendard d'un refus de la société moderne marqué par la nostalgie de l'Ancien Régime80. C’est d’ailleurs grâce à cet état de choses que les Grégoire VII, les Innocent III, les Innocent IV pourront sauver la civilisation », H.-X. Une histoire sociale de la pensée politique de l'Antiquité au Moyen-Âge, Lux. 2Henri-Xavier Arquillière, né en 1883 dans la Loire et mort en 1956 à Lyon3, ordonné prêtre en 1902, est un évêque français catholique. Il fut également directeur d'une collection chez Vrin, intitulée L'Église et L’État au Moyen Âge, qui accueillit ente autre l'ouvrage de Jean Reviron surJonas d’Orléans et celui de Nicolas Jung sur Alvaro Pelayo. On sait quelles controverses passionnées, soit entre partisans du pape et de l’empereur dès le xie siècle, soit entre gallicans et ultramontains, soit plus récemment à l’occasion de la Loi sur les associations(1901) et de la Loi sur la Séparation de l'Église et de l’État (1905), a suscitées la question de la juridiction du Pontife romain » H.X. 74 « On ne saurait donc considérer Augustin ni comme ayant défini l'idéal médiéval d'une société civile soumise à la primauté de l'Église, ni comme ayant condamné d'avance une telle conception. 11Pour Arquillière, c'est à partir du pontificat de Nicolas Ier que se mettent en place les conceptions théocratiques, appuyées sur une déformation des textes de saint Augustin. cit., p. 830. Cette influence des conceptions politiques thomistes dans le jugement émis par Arquillière sur cet héritage augustinien, défini par son ignorance d'une voie media, se marque notamment dans son analyse de la théorie des deux glaives22 . Les prétentions théocratiques de la papauté sont considérées comme inadéquates à l'époque contemporaine et sont enfermées dans un passé médiéval révolu.