Les heurts réguliers entre les Français et les Chinois, dont le gouvernement refuse de reconnaître le traité de 1874, signent le départ de la guerre franco-chinoise[80],[81]. Nommé chef du gouvernement en 1952, Nguyễn Văn Tâm s'emploie à traquer les ennemis des Français, réels comme imaginaires : le consul des États-Unis à Hanoï conclut à l'époque que sa politique constitue un outil de propagande indirecte pour le Việt Minh[170],[171],[172]. À l'initiative du nouveau ministre des colonies Marius Moutet, la liberté de parole et d'association est reconnue à tous : des partis vietnamiens et des syndicats de toutes nuances se forment. Les familles dirigeantes viêt sont fortement sinisées sur le plan culturel. En 939, le pays devient indépendant ; le Đại Việt ménage cependant ses rapports avec l'empire chinois en continuant de reconnaître sa suzeraineté et en lui payant tribut. Si la sinisation culturelle du peuple Viêt est profonde - l'éducation et la littérature sont ainsi imprégnées de l'héritage classique de la Chine - elle n'est cependant pas complète : c'est dans le contexte de la suzeraineté chinoise que se forme progressivement la conscience d'une nation viêt. La réforme agraire au Nord Viêt Nam cause des milliers, voire des dizaines de milliers, de morts. Il ne s'agit cependant que l'un des maillons de la culture vietnamienne, où l'identité régionale, territoriale, voire locale, occupe une part importante, le rapport entre Nord et Sud n'étant que l'un des éléments d'une vaste mosaïque culturelle[50],[51]. Les bouddhistes s'insurgent à cette occasion contre les discriminations dont ils font l'objet par rapport aux catholiques : leurs manifestations sont brutalement réprimées et le mouvement de contestation tourne au drame quand plusieurs bonzes s'immolent par le feu en public : les images de la mort du premier d'entre eux, Thích Quảng Đức, font le tour du monde. J.-C., quand la dynastie Han s'empare du royaume du Nam Việt[1]. Les dictatures sud-vietnamiennes et les Américains ont porté leur nombre à plusieurs centaines. Il s'emploie aussi à développer et à urbaniser Saïgon, pour en faire une véritable capitale. Les principales sont le caodaïsme, religion syncrétique fondée par des notables (propriétaires fonciers ou bourgeois citadins) au fonctionnement calqué sur celui de l'église catholique et qui évolue vers un nationalisme favorable au Japon, et la secte Hòa Hảo, mouvement à l'idéologie plus sommaire, qui se présente comme un bouddhisme rénové et prédit que les colonisateurs seront défaits par les Japonais. Henry Kissinger et Lê Đức Thọ, pour cet accord, reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix, que Lê Ðức Thọ n'accepte cependant pas[224],[222],[225]. Bảo Đại, quant à lui, se raidit dans la perspective d'un possible lâchage par la France : fin juin, il nomme au poste de premier ministre Ngô Đình Diệm, dont l'anticommunisme lui vaut d'être soutenu par les États-Unis. Ces populations, d'ethnie Muong et Tay, se seraient mélangées, au cours de leur migration vers le Sud, avec d'autres peuplades, les Mélano-indonésiens, qui auraient eux-mêmes, par la suite, migré vers l'Insulinde. La culture de Dong Son s’éteint avec l’invasion chinoise. Peu avant son départ et dans le but d'élargir sa base militante, il crée le Liên Viêt, une coalition censée regrouper l'ensemble des nationalistes et qui, bien que dominée par le Việt Minh, attire des membres d'autres groupes comme le VNQDD[149]. La brutalité du régime sudiste se montre cependant efficace dans un premier temps et réussit, en 1956, à réduire les maquis communistes[193]. Ils évoquent un royaume appelé Fou-nan et décrivent ses habitants comme étant « laids et noirs, avec des cheveux frisés Â». Ngô Đình Diệm, entretemps, affirme son autorité, grâce notamment au soutien des Américains qui le perçoivent alors comme leur meilleur - voire leur seul - allié possible. Au Tonkin, la fonction du kinh luoc su représentant l'empereur n'existe que pour justifier le nom de protectorat et l'administration est calquée sur celle de la Cochinchine : les communes, cantons et circonscriptions (délégations en Cochinchine) sont administrées par les indigènes, mais ce sont les Résidents provinciaux (administrateurs en Cochinchine) qui dirigent l'ensemble, avec l'aide de conseils de notables locaux[91]. On les laissait mourir (…). Les Vietnamiens considèrent que cette dynastie semi-légendaire, identifiée au Viêt Nam proprement dit, est apparue en 2879 av. La présence militaire et administrative chinoise se fait sentir plus fortement qu'avant dans le pays : la puissance des Tang est alors à son apogée et la pression fiscale est de plus en plus lourde sur les provinces. Photographie Bokeh .. Histoire Du Vietnam ... Histoire Du Vietnam Reste. Durant plusieurs décennies, la Cochinchine connaît une évolution entièrement distincte de celle de l'Annam et du Tonkin : un indigène vivant dans les protectorats a besoin d'un laissez-passer pour se rendre dans la colonie, dont il peut être expulsé par l'administration si celle-ci le juge indésirable. En 1833-1835, Minh Mạng doit mater la révolte de Lê Văn Khôi, à laquelle participent des chrétiens. En 1428, Lê Lợi devient roi sous le nom de règne de Lê Thái Tổ ; la dynastie Lê entame sur le pays un règne de plus de trois siècles[40]. La métropole envoie néanmoins des renforts aux commandants militaires, le général Brière de l'Isle et l'amiral Courbet. En août, un militaire, le général Georges Catroux, est nommé Gouverneur général de l'Indochine. Des bateaux étrangers venaient à Oc Eo échanger des marchandises. Contrairement aux Dong Son qui sont contemporains, ils travaillent le fer et non le bronze. Le Viêt Nam est un pays issu d'un brassage ethnique complexe. La photo de Nguyễn Ngọc Loan, chef de la police sud-vietnamienne, en train d'abattre à bout portant un prisonnier Việt Cộng (qui venait d'assassiner un proche de Loan, avec toute sa famille) fait le tour du monde et contribue à dresser une partie de l'opinion publique contre la guerre. L'Empire a en outre besoin du soutien du clergé pour obtenir le ralliement des catholiques et des légitimistes : le régime de Napoléon III entend par conséquent les appels des catholiques et tourne son regard vers les missions lointaines. L'administration américaine alterne négociations, offres de cessez-le-feu et offensives, pour être militairement en position de force durant les pourparlers qui s'éternisent. Mais les Chinois, loin de respecter l'indépendance du pays, le recolonisent, lui redonnent son ancien nom de Giao Chỉ et entreprennent une nouvelle sinisation. Le processus est notamment motivé par la présence chinoise au Nord, qui pousse les Viêt à descendre vers le Sud pour agrandir leur « espace vital Â», se heurtant au passage aux peuples Chams et Khmers. Le souverain porte désormais le titre d'empereur (Hoàng đế) , celui de roi (VÆ°Æ¡ng) n'étant plus utilisé que vis-à-vis de l'empereur de Chine : les Qing demeurent en effet les suzerains nominaux du pays, qui continue de leur payer un tribut[62]. Les catholiques vietnamiens sont surtout groupés sur les côtes, où ils forment des communautés fortement encadrées[108]. Mais à la mi-mars, avant l'ouverture des pourparlers, l'Armée populaire vietnamienne entreprend le siège de Diên Biên Phu, que Giáp veut prendre pour que son camp soit en position de force lors de la conférence. Incidemment, le retentissement de la révolte de Yên Bái fait rentrer dans le langage courant le nom Viêt Nam, qui était jusque-là utilisé uniquement dans les milieux nationalistes, et qui supplantera à terme les noms Annam et Indochine[103]. Outre les Viêt, l'histoire du Viêt Nam se confond donc également avec celles d'autres peuples comme les Hoa (Vietnamiens d'origine chinoise), les Khmers Krom (minorité khmère) et les Chams, ainsi que d'un grand nombre d'autres minorités : l'ethnie Viêt tient néanmoins un rôle prépondérant dans sa formation en tant qu'État[4]. D’entrée de jeu, soulignons que les Nations unies écrivent Vietnam, ce qui signifie que la graphie serait la même en anglais et en français. Origines du Viêt Nam et histoire légendaire, Première et deuxième périodes chinoises, De la troisième période chinoise à l'indépendance, Le Đại Việt et la conquête du territoire vietnamien, Du Viêt Nam des Nguyễn à la colonisation française, Réformes et évolutions de la société coloniale, La fin de la présence française au Viêt Nam, De la réorganisation politique à la défaite française, De l'engagement américain à la chute de Saïgon, De la réunification à la libéralisation, « fils du dragon, descendants de la fée Â», « Protectorat général du Sud pacifié Â», « généralissime, administrateur suprême de l'État Â», « un véritable empire dans l'Extrême-Orient Â», « protéger le commerce en ouvrant le pays et son fleuve à toutes les nations sous la protection de la France Â», « assurer la sécurité des nationaux français Â», « Ligue révolutionnaire du Viêt Nam Â», « congrès d'union nationale et de paix Â», « sous le poids écrasant des blindés américains, du napalm, des chasseurs bombardiers et finalement des gaz vomitifs Â», « guerre nationale contre l'agresseur Â», « la culture occidentale bourgeoise et décadente Â», « régime du maître collectif socialiste Â», « la force unique qui dirige l'État et la société Â», « ami de tous les pays de la communauté internationale dans la lutte pour la paix, l'indépendance et le développement Â», « L'État développe une économie marchande à plusieurs composantes [secteurs d'État, coopératif et privé] suivant le mécanisme de marché géré par l'État selon une orientation socialiste Â», L’existence d'État(s) à partir de l'année 2878. En 932, le gouverneur Ngô Quyền bat l'armée chinoise, obtenant l'indépendance de fait du pays et inaugurant le règne de la dynastie Ngô[22],[23]. Les députés de l'Assemblée nationale vietnamienne sont élus en avril 1976 : le 2 juillet, le Viêt Nam est officiellement réunifié sous le nom de république socialiste du Viêt Nam. J.-C., s'étendait sur le Viêt Nam, le Cambodge et la Thaïlande actuels. Le traité prévoit en outre que le culte chrétien et l'évangélisation soient autorisés dans tout le pays. Le Viêt Nam devient le deuxième exportateur mondial de riz et réduit de manière spectaculaire son taux de pauvreté[235]. Sur les conseils du Gouvernement général, il prend comme directeur de cabinet Pham Quynh, que les Français considèrent désormais comme un homme sûr. Ne recevant pas de soutien suffisant de la part de Bảo Đại, Diệm démissionne dès le mois de septembre 1933. Un assemblée territoriale est finalement formée en Cochinchine : le 23 avril, elle vote le rattachement de la colonie au Viêt Nam, ce que le Parlement français ratifie le 20 mai. Plutôt que de mettre sur le trône leur protégé Cường Để, qui attend vainement son heure au Japon, ils privilégient la stabilité en maintenant en place Bảo Đại. Ces exportations se font cependant au détriment des populations locales : les paysans, pour améliorer leur ration alimentaire, doivent développer des cultures d'appoint et de substitution. Une invasion du territoire nord-vietnamien est par ailleurs exclue pour les États-Unis, sous peine de provoquer une très grave crise internationale qui pourrait faire de la guerre froide un conflit ouvert ; ni davantage à ce stade un minage du port d'Haïphong réclamé par certains militaires américains et le Sud-Vietnam dans le but d'interrompre le flux croissant d'armes soviétiques à la RDV. Des territoires Khmers sont également conquis au cours de la marche vers le Sud[3]. Les changements économiques, si leur ampleur demeure limitée, n'en sont pas moins réels : la loi sur l'agriculture de 1987 garantit aux familles le droit à l'usage des sols pour une longue durée ainsi que celui de leur cession, ce qui marque la fin de l'agriculture collectivisée et planifiée. À partir de 972, le Đại Cồ Việt, qui a sa capitale à Hoa Lu, doit, pour conserver son indépendance, payer tribut à la Chine. La cour fait construire des monastères et des palais fastueux, mais lance également une politique de grands travaux et entretient les digues et les canaux ; l'administration étatique repose sur une classe de mandarins, dont la charge est acquise par hérédité ou sur recommandation des bonzes[29],[30],[31]. Avec l'aide de son conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger, il tente de trouver une solution à la situation indochinoise. La plupart des membres du comité central sont arrêtés et condamnés à mort ou à des peines de prison. Entre les deux, la capitale Phú Xuân et ses environs bénéficient d'une statut particulier[59]. La région est une étape pour les navires occidentaux qui voguent vers la Chine ou le Japon. les Viêt (ou Kinh), qui constituent environ 80 % de la population du Viêt Nam, se considèrent comme les descendants directs des Bac Viêt, et s'appellent parfois Con rồng cháu tiên, soit « fils du dragon, descendants de la fée Â». En 221 av. Les offensives françaises, si elles mettent à mal les positions de la guérilla Việt Minh, échouent cependant à détruire celle-ci, les effectifs du Corps expéditionnaire étant insuffisants pour mener de manière renouvelée les offensives nécessaires. En 1627, le jésuite Alexandre de Rhodes ouvre une mission à la cour des Trinh. Aux États-Unis, et jusque dans les milieux politiques, une part croissante de l'opinion perçoit la guerre comme ingagnable, et l'engagement américain comme erroné. De nouveaux incidents s'ensuivent et, le 25, un quartier européen est attaqué : plusieurs centaines de personnes sont massacrées ou enlevées. En 1911, un programme de réformes politiques est décidé par le Gouvernement général : le député radical Albert Sarraut est nommé gouverneur avec pour mission de l'appliquer. Confrontés à une technique de guérilla, Américains et Sud-Vietnamiens tentent de démanteler les bases du Việt Cộng, en multipliant les raids de type « search and destroy Â» face à un ennemi souvent invisible, et en déplaçant la population des campagnes vers les villes par une politique d'urbanisation forcée. La Grandière s'emploie à organiser l'administration de la Cochinchine : il maintient l'administration annamite mais doit remplacer les mandarins rappelés par Tá»± Đức par de nouveaux fonctionnaires indigènes, recrutés notamment parmi les chrétiens. Durant la période de la colonisation française, le Viêt Nam est divisé en trois entités administratives : au Sud, la colonie de Cochinchine, placée sous la tutelle directe des lois et de l'administration françaises ; au Centre, l'Annam, théoriquement placé sous un régime d'administration indirecte, le souverain, le mandarinat et les lois étant soumis, comme le Cambodge et le Laos voisins, au protectorat de la France ; au Nord, le Tonkin, sorte de « semi-protectorat Â», qui évolue vers un régime d'administration directe[84]. Leur attaque est repoussée ; ils tentent ensuite une troisième fois d'envahir le pays, pillant à nouveau la capitale, mais subissent un nouvel échec. L'amiral Pierre-Paul de La Grandière, qui a succédé à Bonard comme lieutenant gouverneur de la Cochinchine, achève la pacification de la colonie et, en 1866, pour répondre à des incursions de pillards venus des provinces limitrophes, prend l'initiative d'annexer trois nouvelles provinces. La pagode Nom (pagode Linh Thong) La pagode Nom vaut elle-même une découverte pour son charme particulier et surtout pour son trésor des anciennes statues. Les incidents et les préparatifs militaires continuent de se multiplier et, le 19 décembre, les troupes Việt Minh tentent un coup de force dans Hanoï et ses alentours. Bernard B. La République démocratique du Vietnam. Rétablis sur le trône, les souverains Lê sont désormais privés de tout pouvoir réel : en 1599, Trịnh Tung, fils de Trịnh Kiểm, fait reconnaître par le roi son titre de « généralissime, administrateur suprême de l'État Â». Il développe la colonisation des terres et, dans le cadre de sa politique de grands travaux, fait construire un certain nombre de citadelles selon les techniques enseignées par Olivier de Puymanel ou transmises par les ouvrages amenés par Pigneau de Béhaine. J.-C.[5] et le IIIe siècle av. Arrivé à Hanoï en octobre 1954, Hô Chi Minh n'a pas à affronter d'opposition organisée, du fait de l'exil massif des catholiques vers le Sud. En 1963, le mécontentement de la population sud-vietnamienne à l'encontre de Diệm et de sa politique autoritaire atteint son paroxysme. L'alliance entre le Japon et l'Allemagne nazie fait craindre que l'éclatement d'un conflit en Europe ait des conséquences immédiates sur l'Indochine française. La marine française, consciente de l'intérêt de ne pas laisser aux Britanniques le monopole de l'expansion en Extrême-Orient, informe son gouvernement de l'intérêt stratégique de la ville côtière de Tourane. La France et la Chine signent le 28 février des accords prévoyant le retrait des troupes chinoises ; la Chine obtient la fin des concessions françaises et des avantages commerciaux au Tonkin et la relève de l'armée chinoise est achevée le 31 mars. Les Bình Xuyên, généralement présentés comme une secte, sont moins un mouvement religieux qu'une organisation criminelle, qui contrôle le trafic de drogue à Saigon[118],[119]. Des contacts sont pris en vue d'ouvrir les négociations ; le gouvernement sud-vietnamien y participe de mauvaise grâce et en demandant tout d'abord que le FNL en soit exclu[220],[221],[222]. Le bouddhisme, proclamé religion d'État, joue un rôle considérable sur les plans politique, culturel et social ; l'enseignement du bouddhisme mahāyāna est alors florissant. En 544, le magistrat Lý Nam Đế (dit également Lý Bí ou Lý Bôn) mène une révolte victorieuse et se proclame « empereur du Nam Việt Â», tout en conservant des usages politiques inspirés de ceux de la Chine ; il nomme des fonctionnaires Viêt et fonde la dynastie Lý antérieure. Le recrutement par concours des mandarins, sur le modèle des examens impériaux chinois basés sur la connaissance des écrits confucéens, supplante l'hérédité et la recommandation pour le recrutement des fonctionnaires La pauvreté croissante du peuple contribue à entraîner de fréquentes révoltes, notamment sous les règnes des successeurs de Minh Mạng. Les Américains, peu favorables aux colonialistes français, privilégient désormais les nationalistes vietnamiens par rapport aux Français dans les opérations envisagées contre les Japonais. À partir de 1900, la culture de l'hévéa s'affirme comme une grande réussite économique de l'Indochine française, et devient la seconde production du pays, après le riz. En 679, la dynastie Tang impose un régime plus strict de protectorat. Plusieurs Français sont expulsés. Les marches excentriques de l'Empire de Chine sont réorganisées et regroupées sous un ensemble portant, accolé à leur désignation géographique, le mot An (Paix) : le delta du Fleuve rouge, divisé en quatre provinces, reçoit ainsi le nom d'An-nam (ou Annam, soit « Sud pacifié Â» ; le nom complet étant, en Vietnamien, An Nam đô hộ phủ, soit « Protectorat général du Sud pacifié Â»). Entretemps, Pigneau de Béhaine, après la signature du traité avec la France, se heurte à de nombreuses difficultés : le gouverneur des Établissements français de l'Inde, censé appliquer le traité, s'y refuse par manque de fonds, et la France, à quelques mois de la révolution, revient sur les accords en ordonnant de ne rien entreprendre. Hô Chi Minh compte quant à lui avant tout sur la conférence qui doit s'ouvrir en région parisienne. Ils y trouvent une terre fertile, mais exposée à des crues violentes et irrégulières. Au total, à la fin des années 1960, Poulo-Condore comptait environ 10 000 détenus. Chasseloup-Laubat caresse dès lors le projet de créer pour la France « un véritable empire dans l'Extrême-Orient Â». Grâce à l'aide américaine, les forces de l'Armée de la république du Viêt Nam (nouveau nom de l'ex-Armée nationale vietnamienne) passent en quatre ans de 170 000 à 270 000 hommes. La population soudée autour du parti communiste, instruite, et bénéficiaire d'un solide système de santé, continuellement aidée par ses alliés du monde communiste oppose une résistance militaire de plus en plus efficace aux bombardements, malgré les frappes aériennes de plus en plus nombreuses contre les populations civiles [217]. Dès 1958, les États-Unis sont inquiets de l'évolution de la situation en Asie du Sud-Est, tant au Viêt Nam qu'au Laos, et cherchent une nouvelle stratégie pour contrer les menées communistes dans la région[200]. Malgré la dette de 145 milliards de dollars du Viêt Nam, le FMI reprend son assistance financière au pays. Fortement inspiré de la tradition chinoise mais adapté aux réalités locales, le code règlemente la répartition de la propriété privée, du fermage et des terres communales, donne à la femme un statut presque égal à celui de l'homme, et un terme au servage et institue une forme de morale civique et laïque[45]. Les subventions des entreprises étatiques sont supprimées et, au nom de la rentabilité, des charrettes de licenciements, qualifiés officiellement de « mises à la retraite Â», touchent le secteur public. Le 9e congrès du Parti, en 2001, confirme le choix d'une « Ã©conomie socialiste de marché Â» et de la cohabitation entre une libéralisation économique et un régime politique autoritaire[239]. Le mot Yue, traduit en vietnamien par Viêt et signifiant « au-delà Â» ou « lointain Â», désignait alors pour les Chinois l'ensemble des peuples vivant au sud du Yangzi. En 1889, le poste de résident général de l'Annam-Tonkin est supprimé, chaque protectorat étant confié à un résident général différent[85],[86]. Faute d'histoire écrite, le récit de l’ethnogenèse du peuple viet se confond avec la légende. Les rois Hồng donnent naissance au culte des ancêtres, religion essentielle du Viêt Nam : la légende de nombreux génies tutélaires des villages vietnamien se rapporte au règne des Hồng, et le culte des fondateurs nourrit la trame des croyances et pratiques culturelles des Vietnamiens[10],[11]. En juin 1940, la débâcle française en Europe amène le Japon à tenter d'imposer ses vues aux Français : face à la menace militaire japonaise, le général Catroux cède et accepte de laisser les Japonais contrôler les transports de marchandises vers la Chine. La guerre d'Indochine, conflit larvé depuis septembre 1945, est désormais une guerre ouverte[158],[159]. Mais l'opposition de la société coloniale contribue à faire avorter les réformes de Varenne : les nationalistes vietnamiens favorables à la collaboration avec la France se voient refuser le droit de créer un parti politique et les assemblées locales, élues au suffrage restreint par quelques milliers d'électeurs, n'ont pas la possibilité d'émettre des vœux de nature politique. Dès la fin 1953, le général Giáp envisage de prendre le camp pour porter un coup décisif au dispositif français. Les inégalités se retrouvent au niveau des salaires, le plus petit fonctionnaire français étant mieux rémunéré qu'un mandarin annamite. Le plus ancien texte historique conservé qui ait été rédigé par un Vietnamien ne date que de 1339 ap. En novembre 1925, Khải Định meurt, alors que son fils Nguyễn Phúc VÄ©nh Thụy, qui lui succède sous le nom de Bảo Đại, est âgé de 12 ans et suit sa scolarité en France ; les dernières attributions politiques et judiciaires du souverain d'Annam sont alors transférées au Résident supérieur français, qui préside désormais les séances du Conseil impérial, en présence cependant du premier ministre d'Annam. Les Français sont cependant confrontés à des mouvements de révolte en Cochinchine. Le gouvernement français demeure partagé entre la poursuite de la guerre et l'ouverture de négociations, qui pourraient ou non inclure le Viet Minh. Les Américains et les Sud-vietnamiens mènent de leur côté une « guerre spéciale Â» pour défaire la guérilla[213]. Le nom d'un vietnamien est souvent composé de trois motsmonosyllabiques (rarement deux ou quatre ou plus), par exemple : "PhạmQuang Cường", "Phạm Khắc Thích" (mon père), "Nguyễn Thị HÆ°Æ¡ng" (ma mère),"Phạm Hồng Ngọc" (ma soeur). Le Parti des travailleurs du Viêt Nam s'arroge la totalité des pouvoirs et les nouveaux journaux indépendants, au ton parfois très libre, sont vite empêchés de paraitre. Le lendemain, le président déchu et son frère Ngô Ðình Nhu sont abattus pendant leur transfert à l'État-major de l'armée[207],[206],[208],[209]. Le territoire des Nguyễn est par contre appelé par les étrangers Cochinchine, d'après un terme inventé au XVIe siècle par les navigateurs portugais pour désigner la région de Đà Nẵng[48],[49]. Le Sud Viêt Nam, entretemps, continue d'être politiquement instable. L'autorité monarchique se trouve vidée de sa substance en Annam, ce qui contribue à heurter vivement le sentiment national vietnamien[114],[115]. Un cessez-le-feu est conclu au Laos mais rien n'est prévu pour le Cambodge ; les Nord-Vietnamiens n'ont en effet plus guère d'influence sur les Khmers rouges qui ont refusé de participer aux pourparlers. Sous le règne de Lê Thánh Tông (1460-1497) est rédigé un code légal, le code « Hong-duc Â», qui tente de définir l'homme viêt dans la totalité de ses rapports sociaux.